Comme dirait « defrag » un copain cycliste : « Il y a des gens qui ont la physionomie pour certains sports ». Il dit aussi que : « Même dans un sport comme le cyclisme, certains physiques sont avantagés dépendant des disciplines. Par exemple, les grimpeurs ne sont généralement pas très grands, ni très gros ».
Par contre, il enchaîne en disant : « Mais, il y a toujours des exceptions! ».
Dernièrement, je me suis demandée : « Suis-je vraiment une cycliste? »
J’aime faire du sport, c’est évident! Mais quel genre de sport?
Si je regarde mes capacités physiques, je dirais que malgré mon excès de poids, je suis forte physiquement et très flexible mais, je n’ai pas de cœur (pas de cardio).
Alors qu’est-ce que je trouve au vélo?
Pour répondre à cette question, il faut retourner à la fin 2006 début 2007 car, c’est à ce moment que j’ai rencontré pour la première fois, un vrai cycliste.
Lorsque j’étais jeune, je n’aimais pas faire du vélo. Je n’ai donc jamais eu envie à l’age adulte de m’en procurer un. Mais « Lappie » était tellement passionné du vélo que c’était contagieux.
Je me suis dit : « Il faudrait bien que j’essaie ça. Ça semble fabuleux! ».
Donc en avril 2007, je me suis jetée à l’eau et me suis rendu dans un magasin de vélo à l’Ile des Sœurs.
J’ai bien failli ressortir instantanément. Il y avait des vélos partout!
Il y avait d’ailleurs très peu d’espace pour marcher et il fallait parfois se baisser la tête pour ne pas accrocher ceux qui pendaient du plafond.
C’était très impressionnant et déroutant.
Donc, alors que j’allais ressortir, un vendeur s’est approché de moi.
Il s’est mis à me pauser des questions sur ce que je cherchais. Malheureusement, la plupart des questions étaient du pur chinois. « Du Tia quoi? C’est quoi ça un dérailleur? Je devrais m’acheter des cuissards? Qu’est-ce que ça mange en hiver cette affaire là? Non, je n’ai pas de marque préférée de vélo ».
Je me suis dit bâtard, c’est donc bien compliqué. Mais bon, le vendeur avait l’air un peu fâché de mon ignorance mais, il m’a sorti 2 vélos.
Le premier, un hybride et le second un vélo de route.
Il m’a alors dit : « Comme c’est votre premier vélo, vous préfèrerez sûrement la position de l’hybride qui est beaucoup plus confortable, Mais essayez les 2 au cas où ».
Donc, sous une pluie fine, avec mes talons semi-hauts et mon manteau de cuir. J’ai essayé le vélo de route.
Ah non, ce n’est pas pour moi ça!
J’ai donc essayé le vélo hybride. Wow là, j’ai « trippé » fort. Je ne voulais plus débarquer!
J’ai donc acheté le vélo et dit au vendeur que je reviendrais le chercher dans quelques jours.
C’est là que l’aventure a commencé.
Lorsque je suis arrivée au magasin, j’étais super énervée!
Après avoir dit au vendeur que je venais pour récupérer mon vélo, il est allé le chercher.
Il a pris mes mesures et l’a ajusté à ma taille (j’étais loin de me douter à ce moment que c’était loin d’un réel ajustement de vélo).
Et c’est là que j’ai fait mes 2 premières erreurs de cycliste. Pire encore, je les ai fait en une seule phrase :
J’ai dit : « Il n’y a pas de « stand » sur le « bécyk? »
Le vendeur m’a regardé de travers mais, n’a rien dit et est allé chercher une béquille qu’il a installée sur le vélo.
Toujours est-il que j’ai commencé à faire du vélo. Je m’améliorais de plus en plus chaque jour et j’adorais ce sport.
Avec le temps, j’ai fait la connaissance de nouveaux copains cyclistes et c’est là que j’ai compris que « Lappie » n’était vraiment pas seul.
Les vrais cyclistes sont des passionnés.
J’ai si souvent été témoin d’heures de conversation entourant le vélo. Pas d’espace ou de temps pour d’autres sujets (sauf parfois la musique).
C’est avec eux que j’ai appris ce qu’était un dérailleur, une potence, une cassette, etc. Qu’il y a un éthique, un style et des vêtements appropriés en vélo. C’est aussi avec eux que j’ai appris qu’on ne dit jamais « bécyk » mais bien vélo et qu’un vélo, ça n’a pas de « stand/béquille ».
« Ben voyons Isabelle, une béquille ça donne du poids au vélo et c’est toujours préférable d’être le plus léger possible! »
« Ah bon ok, je ne savais pas! »
En fait, ces 6 derniers mots, je les ai dit des tonnes de fois.
Je ne connaissais absolument rien au vélo autre qu’il y a 2 pédales qu’on doit tourner pour le faire avancer et des freins pour l’arrêter. En fait, parfois, il n’y a même pas de freins mais, ça c’est une autre histoire.
J’ai donc connu des gens extraordinaires mais, le peu que je savais et le très petit nombre d’endroits visités en vélo faisait que je n’avais rien d’intéressant à ajouter à la conversation et bien souvent j’écoutais sans rien dire.
J’aurais pourtant parfois bien aimé parler d’autres choses avec eux. Mais bon!
Je me suis donc dit que si je n’avais pas encore la passion, c’était sûrement dû au fait que je ne possédais qu’un « Pseudo-vélo ».
En effet, malgré sont prix extravagant, un hybride n’est pas tout à fait un vrai vélo. Ce n’est pas un vélo de montagne, ni un vélo de route.
Je n’appartenais donc pas vraiment à la gang et je ne pourrais de toute façon, jamais les suivre avec mon « pseudo-machin ».
Ce sont des athlètes qui vivent pour le vélo alors, si je voulais une chance de pouvoir les suivre même en mode très mollo, je me devais d’avoir un vélo de route.
Humm, mais j’ai déjà essayé ça un vélo de route et je n’ai pas aimé la sensation. C’est sûrement parce que je ne faisais pas de vélo régulièrement ou que je n’aie pas trouvé le bon.
Je suis donc partie à la recherche de mon vélo de route.
Heureusement cette fois, je connaissais les composantes d’un vélo et j’avais une bonne idée de ce que je cherchais.
J’ai donc trouvé et acheté mon vélo de route.
J’en ai fait à quelques reprises mais, j’ai réalisé que ça me fait peur.
Un vélo de route, ça fait des « flats ». Un vélo de route, c’est extrêmement léger. Un vélo de route, c’est pour faire de la vitesse.
Mais ma vitesse à moi, c’est 25km/h au grand maximum.
25km/h c’est une blague pour la gang de cyclistes. Ils roulent à 35km/h et plus seul, et parfois beaucoup plus que 45km/h en groupe et ce, pendant de longues heures (même Mtl-Qc en 1 jour).
Mais moi, je n’ai pas de cœur pour les suivre. Je ne suis pas assez à l’aise sur mon vélo de route pour les suivre et pire encore, je n’ai pas le goût de les suivre.
Voilà, c’est dit!
Je n’aime pas rouler en peloton, j’ai peur!
Je n’aime pas faire de la vitesse. Je veux prendre le temps de regarder les paysages.
Je ne suis pas confortable sur un vélo de route et je suis pourrie pour changer un « flat ».
J’ai donc décidé de revenir à mes premiers amours.
Mon petit bijou de vélo de route presque neuf, est encore dans mon atelier et n’a pas eu droit à un seul kilomètre cette année.
Pour le moment, j’ai plus envie de faire de la course à pied. J’aime le confort de me sentir toujours en contrôle. C’est beaucoup plus facile d’arrêter lorsque je suis croisée par un conducteur qui ne regarde pas où il va et je n’ai pas les pieds attachés aux pédales.
Par contre, je continue à sortir mon hybride pour aller faire quelques km aux alentours ou pour sortir avec les enfants.
Oui, j’aime faire du vélo. À mon rythme. Sans pression.
Alors : « Suis-je une vraie cycliste? »
Je ne connais toujours pas la réponse à cette question mais, je sais que le cyclisme renferme des gens merveilleux, passionnés et rapides!